Une dernière journée riche en émotions
ZNAIGUI
Étape 4 session 2
Aujourd’hui, les Gazelles ont rendez-vous à l’erg Znaïgui. Une quatrième et ultime étape dans les dunes pour terminer en beauté cette deuxième session du Trek’in Gazelles 2022.
« Le lundi au soleil », de Claude François, résonne sur la ligne de départ ce matin. De quoi donner de l’énergie et de la motivation aux Gazelles qui s’élancent pour la dernière étape. Une dernière étape qui les emmène à l’assaut des dunes de l’erg Znaïgui qui se dressent à quelques kilomètres du bivouac. Qui dit dunes, dit sable et tous les moyens sont bons pour éviter d’en avoir dans les chaussures : les guêtres mais aussi des straps ou encore des chaussettes par-dessus les baskets. Dans son sas de départ, la team 299 (Anne-Laure LAUTIER / Alexandra Granier / Jane GALLIX) se confectionne ainsi des guêtres artisanales. Karima, de l’équipe 215 (Karima BENOUARET BENZID / Sonia BERRABAH / Virginie Laso), elle, a « hâte d’en découdre avec les dunes ». Ce n’est pas le cas de sa coéquipière Sonia qui se dit « déjà nostalgique et resterait bien encore un peu ».
La journée est annoncée comme difficile par Ludovic, le directeur de course, mais les trekkeuses sont récompensées par un magnifique lever de soleil dans les dunes, elles-mêmes époustouflantes. « C’est beau ! », « C’est magnifique » résonnent en haut des crêtes où les Gazelles apparaissent après une première montée difficile qui donne le ton de cette journée où elles ne vont finalement faire que monter et descendre. Des montées et des descentes qui compliquent la navigation puisque les trekkeuses perdent alors facilement leur cap. La solution : prendre son temps et aller le plus droit possible. Pour cela, les bâtons de marche sont bienvenus. Ils permettent aussi aux Gazelles de se tirer mutuellement quand la pente est trop raide.
Si les montées sont difficiles, les descentes, elles, se font dans des cris de joie. « J’ai l’impression de glisser, c’est que du bonheur », lance Anne-Laure, de l’équipe 222 (Gaëlle DUMAUSE / Audrey CAUSSE / Anne-Laure MAILLOT). « On est privilégiées quand même », raconte Virginie, de la team 230 (Cécile GENDRON / Virginie AYRAULT / Magalie Poisson). « C’est extraordinaire d’être là, un lundi matin. On pense à ceux qui sont dans les transports en commun et on se dit finalement qu’on a la chance de souffrir ici. Ça apprend l’humilité », complète sa coéquipière Cécile. « J’adore les couleurs. L’orange et le bleu tranchent complètement, comme dans une peinture », s’émerveille Amélie, de l’équipe 300 (Sophie BERNARD / Amélie PEPIN / Marion PRODHOMME).
Les Gazelles vivent leur dernière journée « à fond »
En haut des montées, le souffle se fait court. « Les côtes sont difficiles mais on récupère dans les descentes. En plus, on sait que c’est la dernière journée donc on souffre avec le sourire », ironise Judith, de la team 248 (Judith Fontenille / Brigitte Fontenille / Jeanne-Astrid Fontenille). Il faut dire que le paysage est « à couper le souffle » comme le décrit Linda, de l’équipe 285 (Pascaline BONNEAU / Linda BONNEAU / Mélanie PONDEVIE). « On en oublie même la difficulté », renchérit Mélanie. Pour Sonia, de la team 215 (Karima BENOUARET BENZID / Sonia BERRABAH / Virginie Laso), marcher dans les dunes est synonyme d’apaisement. « On a la fausse idée de se dire qu’on est déconnectées mais en fait on est complètement connectées à la nature, au silence, à la vie », souligne la Gazelle. « On prend le temps de vivre, ça fait beaucoup de bien. On a des vies à 100 à l’heure donc là c’est ressourçant », abonde sa coéquipière Virginie.
En cette dernière journée, de nombreuses équipes ont décidé de jouer le jeu à fond comme la team 282 (Corinne GALLES-FREDE / Nadia LIM / Mélanie TOUSSAINT). « On donne tout pour notre dernier jour, pour notre association Pastelle Gazelles qui vient en aide aux enfants en situation de handicap ou hospitalisés ainsi que les enfants diabétiques de type 1 et leurs familles ». Diabétique depuis trois ans, cette journée est un vrai challenge personnel pour Corinne « pour aller au-delà de la maladie ». « On va chercher au fond de nous, de nos retranchements », confirme Mélanie, qui a, elle, perdu son fils l’an dernier.
Après la balise 1, la majorité des équipages optent pour la balise facultative noire et vont donc chercher la difficulté. On sent que le classement n’y est pas étranger. Et oui, c’est la dernière journée pour conforter sa place ou essayer d’en gagner une ou plusieurs. D’autres, voulant avant tout se faire plaisir, se contentent des balises obligatoires. Malgré la difficulté, les Gazelles avancent relativement vite. Au deuxième checkpoint, où des dromadaires se sont invités et font l’animation, les trekkeuses découvrent ce qui les attend. « Vous avez vu d’où on vient les filles ? », interroge Aurélie, de l’équipe 246 (Sandrine Mottais / Aurélie Viaud / Audrey Courtais), en montrant une dune très éloignée.
« L’émotion et la fierté d’être allées jusqu’au bout »
La suite de la journée se fait dans la joie et la bonne humeur. Certaines comme Meryem et Marie, de la team 232 (Marie DELLA VALLE / Meryem DE SOUSA / Cécile WALINSKI), improvisent des luges pour descendre les pentes. Les équipes 250 (monia guessoum / Nacera KAID / Sophie SERIZIER) et 270 (Aissata Ba / Rouguy BA / Ramata BA ) avancent en chantant, les rires fusent. Ailleurs, d’autres trekkeuses profitent, au contraire, du silence. « Le calme, c’est apaisant », savoure Angélique, de la team 214 (Angélique VILLERON / Isabelle PORCHER / Stéphanie EGEA ). « On n’a plus l’habitude du bruit, le retour à la réalité va être dur », craint sa coéquipière Isabelle. En attendant de penser au retour, les Gazelles se concentrent et profitent de leur dernière journée et des derniers kilomètres à pied dans le désert.
En souvenir de leur participation au Trek’In Gazelles, chaque trekkeuse reçoit une médaille Finisher, avec les coordonnées du bivouac. « Si jamais vous avez envie de revenir un jour », glisse Marina, qui accueille les Gazelles. « C’est l’émotion et la fierté d’avoir réussi, d’être allées jusqu’au bout », confie Monia, de la team 250 (monia guessoum / Nacera KAID / Sophie SERIZIER). « Tout ce qu’on a vu, c’est inoubliable. On a vécu une superbe aventure humaine et compris ce qu’était le dépassement de soi », ajoute Nacera. Ramata, de l’équipe 270 (Aissata Ba / Rouguy BA / Ramata BA ), est, de son côté, « heureuse d’avoir vécu cette superbe expérience ». « Je repars grandie », estime Sophie. « Pour moi, c’est sûr il y aura un avant et un après Trek’in Gazelles », conclut Rouguy.
La fin de cette étape 4 signifie aussi la fin de la déconnexion puisque les trekkeuses peuvent désormais retrouver leurs téléphones et le monde civilisé. Mais les Gazelles ne semblent pas pressées et s’adonnent volontiers à une dernière séance de yoga avec Adil. Les autres profitent de leur dernière soirée au bivouac. À chaque arrivée de nouvelles Gazelles, les applaudissements fusent. Pour le retour des dernières, à la nuit tombée, Laëtitia, Patricia et Victoire, de la team 204 (Laetitia CASAS / Patricia PERRIN / Victoire PERRIN), les trekkeuses se lèvent toutes et leur réservent une standing ovation. « Gazelles un jour, Gazelles toujours », rappelle Marina avant de lancer la soirée, très animée, autour du feu de camp au milieu du bivouac alors que la musique fait danser les trekkeuses qui ont finalement toujours beaucoup d’énergie ! Petite surprise : les Gazelles ont finalement droit à un superbe feu d’artifice. Une belle conclusion de cette deuxième session du Trek’in Gazelles 2022.